De quoi il s'agit cette fois ?
Bon, on ne fera pas l'affront de vous réexpliquer l'histoire de Bruce Wayne (après tout, on respecte votre choix de vivre dans une grotte), surtout qu'il s'agit tout de même du 10ème film Batman en 30 ans environ.
Mais il est légitime de lever un sourcil face à une nouvelle réinterprétation du mythe... Donc non, rien à voir avec la version de Ben Affleck, ni avec le Joker de Joaquin Phoenix, encore moins avec la trilogie de Christopher Nolan, et certainement pas avec le costume à tétons de George Clooney (on ne s'en remet pas, désolé).
THE BATMAN est ce qu'on appelle dans le jargon un reboot, c'est à dire un redémarrage à zéro. Nouveaux acteurs, nouvelle histoire, et aucun lien avec les précédentes aventures du super-héros nocturne (qui n'est pas vraiment un super-héros d'ailleurs, puisqu'il n'a aucun super pouvoir... enfin on chipote pardon).
Bref, si vous n'êtes pas très calé en comics, c'est l'occasion idéale pour prendre le train en marche !
Quant à l'histoire... de prime abord, pas grand-chose de nouveau sous la pluie de Gotham City. Mais juste pour le plaisir, on vous partage le pitch :
Deux années à arpenter les rues en tant que Batman et à insuffler la peur chez les criminels ont mené Bruce Wayne au cœur des ténèbres de Gotham City. Avec seulement quelques alliés de confiance parmi le réseau corrompu de fonctionnaires et de personnalités de la ville, le justicier solitaire s'est imposé comme la seule incarnation de la vengeance parmi ses concitoyens.
Lorsqu'un tueur s'en prend à l'élite de Gotham par une série de machinations sadiques, une piste d'indices cryptiques envoie le plus grand détective du monde sur une enquête dans la pègre, où il rencontre des personnages tels que Selina Kyle, alias Catwoman, Oswald Cobblepot, alias le Pingouin, Carmine Falcone et Edward Nashton, alias l’Homme-Mystère. Alors que les preuves s’accumulent et que l'ampleur des plans du coupable devient clair, Batman doit forger de nouvelles relations, démasquer le coupable et rétablir un semblant de justice au milieu de l’abus de pouvoir et de corruption sévissant à Gotham City depuis longtemps.
Quand vous arrivez au bureau le lundi matin...
Un petit point casting peut-être ?
- Batman a encooooore changé d'acteur, et c'est à un habitué des chauves-souris qu'on a fait appel. Ce brave Robert Pattinson, que vous avez dû découvrir dans la saga de chefs-d'œuvre (...) TWILIGHT. Mais s'il est facile d'être moqueur face à quelques casseroles, il faut avouer que l'ami Robert a eu une carrière impressionnante depuis, et s'est confirmé en tant qu'excellent acteur.
- Pour l'accompagner, il pourra compter sur les habituels Commissaire Gordon (joué par Jeffrey Wright, acteur de WESTWORLD) Alfred (joué par Andy Serkis - Gollum en personne) ainsi que sur Catwoman, désormais interprétée par Zoë Kravitz (fille de Lenny...)
- Dans le camp des ennemis, Batman devra faire face à l'Homme Mystère, autrefois interprété par Jim Carrey, et désormais sous les traits beaucoup plus inquiétants de Paul Dano. Et aussi au Pingouin, joué par un Colin Farrell totalement méconnaissable sous une épaisse couche de maquillage !
Oui oui, c'est bien Colin Farrell !
Et du coup, il faut aller le voir ?
Après tant d’adaptations du matériau d’origine, il s’agit de trouver une approche suffisamment originale pour justifier l’existence d’un reboot. Et suite aux visions oniriques d’un Tim Burton, aux délires pop d’un Joel Schumacher, au réalisme de Christopher Nolan et à la brutalité d’un Zack Snyder, le réalisateur Matt Reeves (auteur des derniers PLANETE DES SINGES ou encore de CLOVERFIELD) a eu la brillante idée de porter à l’écran une caractéristique jusque-là trop peu mise en avant de Batman : le détective qui sommeille en lui. Après tout, l’un des surnoms donnés au héros est… ‘le meilleur détective du monde’ (oui, rien que ça).
A l’écran, cela donne un film fleuve sous la forme d’une enquête géante, où Batman se rend dès les premières minutes sur une scène de crime pour élucider un meurtre sordide.
Le résultat est un film hyper-stylisé, qui convoque des références aussi éparses que David Fincher (on pense beaucoup à SEVEN ou ZODIAC au niveau de l’ambiance), William Friedkin (notamment lors d’une magnifique et ultra-immersive course-poursuite en voiture) ou encore certains tableaux d’Edward Hopper.
C’est donc peu dire qu’on en prend plein les yeux visuellement, et on appréciera aussi la composition musicale entêtante qui accompagne les images avec puissance (et une très belle utilisation d’un titre de Nirvana).
Mais ce que le film gagne en style, il le perd hélas en substance. Complètement centré sur Batman (Robert Pattinson ne quitte que très rarement le masque, et c’est tant mieux : il est bien meilleur en Batman qu'en Bruce Wayne), et délaissant les personnages secondaires (réduits à de simples figures, à l’exception de Colin Farrell qui s’éclate), le scénario n’est hélas pas à la hauteur de l’écrin.
Comme bon nombre de gros films avant lui, dont DUNE et MOURIR PEUT ATTENDRE, THE BATMAN est long, terriblement long. Et il n’est hélas pas assez rythmé pour maintenir l’intérêt tout du long.
Des scènes d'action démentielles !!
(non on plaisante hein, ce n'est pas dans le film)
En résumé, le film aurait pu être parfait s’il avait eu la sagesse de ne pas dépasser 2 heures. Malheureusement il en dure 3, et cela se ressent.
Bon sinon, cela reste quand même le meilleur Batman depuis THE DARK KNIGHT… et contrairement au justicier, vous n’êtes plus obligé de porter le masque dans les salles !
Donc ça peut quand même valoir le coup de vous lover dans un fauteuil de cinéma bien au chaud.