Mais qu'est-ce que c'est ?
Alors non on vous arrête tout de suite, ce n'est pas un documentaire sur la Dune du Pilat.
DUNE, c'est à la base un très grand classique de science-fiction écrit par Frank HERBERT en 1965, et qui a influencé toute la pop-culture depuis (un peu à la manière du SEIGNEUR DES ANNEAUX). Un univers d'une richesse infinie, qui brasse des thèmes aussi larges, complexes et toujours actuels que l'écologie, la politique, la tyrannie ou encore le populisme.
L'histoire se déroule en l'an 10191 (facile pour se projeter), et plus spécifiquement sur la planète de sable Arrakis, aussi nommée 'Dune' (les plus observateurs auront vite compris d'où vient le titre). L’humanité a conquis une grande étendue de l’univers, notamment grâce à une mystérieuse substance dénommée « Épice ». L’Épice constitue un puissant stimulant cérébral et permet à certains humains de décupler leurs capacités psychiques.
Bref, l'Épice est plutôt très convoitée, et figurez-vous qu'on ne la retrouve que sur une seule planète dans tout l'univers : Arrakis !
Au début de l'intrigue, l'Empereur de l'univers (autant dire que le monsieur 'pèse dans le game', comme on dit vulgairement) commande à la Maison des Atréides de conquérir Arrakis.
Les Atréides, ce sont un peu les gentils de l'histoire si vous voulez. A leur tête : le Duc Leto, et son jeune fils Paul.
Mais comme tout bon récit n'est rien sans un antagoniste, la conquête de l'Épice intéresse aussi une autre caste : la maison des Harkonnen. Et eux, ils sont plutôt très méchants (d'où la couleur rouge, car on aime les facilités), et ils comptent bien ne pas laisser les Atréides garder le contrôle de l'Épice...
Ah et puis aussi, sur Arrakis, l'Épice est gardée dans de vastes étendues désertiques par des vers de sable gigantesques. Sinon, c'est moins rigolo.
Voilà pour le pitch de base, en gros.
OK, mais pourquoi aller le voir ?
L'énorme campagne d'affichage dans les transports n'a pas dû vous échapper : DUNE, c'est très clairement LE gros film du moment, et ce pour plusieurs raisons :
- Déjà, le roman est réputé être inadaptable. Les plus cinéphiles se rappelleront de la tentative de David LYNCH dans les années 80, qui n'était pas sans qualités (notamment la musique du groupe Toto, plutôt enivrante), mais qui se finissait quand même par le chanteur STING qui faisait de la boxe en slip métallique (Kamoulox !)... donc pas forcément un étendard de bon goût.
D'autres ont essayé d'adapter DUNE (notamment 2 mini-séries plutôt correctes mais sans budget au début des années 2000), mais ils ont eu des problèmes...
- Du coup, il fallait au moins un réalisateur de génie pour pouvoir surmonter ce challenge... Et tabarnak ça tombe bien, puisque c'est le québécois Denis VILLENEUVE qui s'est attelé à l'adaptation !
Ce cher Denis, pour vous situer rapidement, c'est justement le réalisateur derrière la plupart des grands films de ces dernières années : PRISONERS, SICARIO, PREMIER CONTACT, et BLADE RUNNNER 2049. Une filmographie parfaite, des oeuvres qui divertissent sans jamais prendre le spectateur pour un imbécile (c'est sympa de leur part), des qualités esthétiques à tomber par terre, des cadrages toujours étudiés et spectaculaires... Bref, s'il y avait bien une personne au monde à qui confier le projet, c'était lui !
- Le casting est juste dingue, et mélange de manière impressionnante les stars les plus en vogues du moment (Timothée CHALAMET, ZENDAYA, Jason MOMOA...) avec certains des plus grands acteurs en activités, tels que Oscar ISAAC, Rebecca FERGUSON, Josh BROLIN, ou encore Javier BARDEM. Une distribution éclectique qui devrait attirrer à peu près tout le monde, et garantir au film un certain succès, ce qui est plutôt important (on vous explique pourquoi juste après !)
- DUNE n'adapte que la première partie de l'histoire. En effet, face à la densité du récit et de l'univers, il a été très sagement décidé de ne pas tout condenser et bâcler en un seul film.
Mais le studio attend de connaître le score au box-office de ce premier volet pour valider la suite... Et au vu du résultat, il serait criminel de s'arrêter en si bon chemin, donc on compte sur vous pour aller voir le film avec tous vos amis, votre famille, et même des inconnus tiens (mais seulement s'ils ont l'air sympa) !
Les fameux vers des sables... un poil plus gros que les nôtres sur Terre !
Bon d'accord, mais alors c'est comment ??
Puisqu'on a déjà eu la chance de voir le film, on vous confirme sans spoiler que c'est bel et bien la proposition de cinéma la plus impressionnante qu'on ait vu depuis fort longtemps !
Le film, malgré ses 2h36, réussit l'exploit de ne jamais ennuyer, et il invite le spectateur à entrer dans son monde avec une facilité déconcertante. Costumes, décors, effets spéciaux... tout est au diapason pour vous sortir du quotidien (et de cette satanée rentrée pluvieuse).
L'histoire, bien que complexe, n'est ainsi jamais difficile à suivre. Préparez-vous à être bombardé de mots et de noms plus bizarres les uns que les autres au début, mais chaque élément est introduit de manière fluide, et l'universalité du récit fait que le film devrait accrocher même les spectateurs les plus réfractaires à la science-fiction !
On pourra aussi vanter l'ampleur du film, totalement dingue, et qui justifie à elle seule le déplacement au cinéma. La plupart des plans sont composés de telle façon qu'ils s'apparentent à des tableaux, et proposent des visions inédites au cinéma (et très éloignées de la direction artistique des STAR WARS, par exemple). Et comme le tout est appuyé par une musique magnifique de notre ami Hans ZIMMER (que l'on n'avait pas connu aussi inspiré depuis sa superbe partition pour INTERSTELLAR), le plaisir est total.
Est-ce que le résultat est pour autant parfait ? Bien évidemment que non ('rien n'est parfait en ce bas monde', comme le dit souvent votre pessimiste et ronchon collègue Bernard), et le film perd un peu d'efficacité sur sa dernière ligne droite.
D'ailleurs, ce que le marketing cache sournoisement (satanés marketeux, toujours à nous entuber !), c'est que le film s'appelle en réalité... DUNE : PREMIÈRE PARTIE. Attendez-vous ainsi à être sacrément frustrés par un final qui ne résout rien, et qui tombe comme un cheveu sur la soupe (ce qui n'est jamais très agréable en soi).
L'histoire de DUNE se poursuit donc bien au-delà de cette première partie, et on espère de tout notre petit coeur que la suite arrivera sur nos écrans très prochainement.
Exemple de plan qui éclate la rétine (de bonheur) (ça ne fait pas mal) (vraiment)
Bref, DUNE est un spectacle grandiose qui fait honneur au roman (enfin, à sa première partie en tout cas), et il serait complètement insensé de le rater. Prenez-en plein la vue et voyagez à l'autre bout de l'univers, ça fait du bien de temps en temps !